Source : LesEchos.fr. Publié le 24/01/19.
Selon la dernière mouture de l’observatoire de la Fédération de la formation professionnelle, elles plébiscitent la réforme Pénicaud. Mais l’inquiétude porte sur la phase de transition.
Prêts à sauter le pas, mais inquiets du chemin à parcourir. C’est, en résumé, la perception des organismes de la formation professionnelle vis-à-vis de la réforme Pénicaud mesurée par la FFP, la première fédération du secteur, auprès de ses adhérents. « L’appréciation globale était beaucoup moins forte lors de la précédente réforme [qui ne date que de quatre ans, NDLR] », constate sa vice-présidente, Sylvie Petitjean. Mais comme pour la précédente, le secteur s’attend à ce que 2019, première année de mise en place, soit « difficile », particulièrement pour les organismes qui travaillent avec les entreprises.
Le sondage de la FFP a été réalisé entre septembre et novembre. Même si les décrets n’avaient pas encore été publiés, les adhérents avaient connaissance des grands changements à venir, la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » venant d’être promulguée. Il en ressort un véritable plébiscite puisque 98 % des répondants y voient une source « d’opportunités » : nouvelles offres de formation, diversification vers des offres certifiantes, ou encore accès à de nouveaux publics.
Logique de résultats
Pour Sylvie Petitjean, trois changements nourrissent cet optimisme : la monétarisation du compte personnel de formation (CPF), la libéralisation de l’apprentissage et l’élargissement de la définition de l’action de formation. Huit répondants sur dix anticipent des impacts positifs de cette dernière mesure. « En gros, on passe d’une logique de moyens à une logique de résultat même si la fiche d’émargement ne va pas disparaître de sitôt », résume le délégué général de la FFP, Olivier Poncelet.
Sauf que tout cela n’ira pas de soi, compte tenu de la complexité et de l’intensité de la transition. L’autre versant du sondage traduit bien les appréhensions de court terme. Un quart des répondants se donnent un an avant de juger des effets de la bascule du CPF d’heures en euros . Même attentisme vis-à-vis de Pro-A, un nouveau dispositif par alternance ciblé sur les peu qualifiés, pour 60 % des répondants. Et à peine moins en ce qui concerne le CPF de transition, destiné aux reconversions .